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Alerte en Australie
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Alerte en Australie
  • Les histoires incroyables d'une jeune fille aupair à Sydney. Photos, récits et anecdotes ! Je vous fais découvrir la vie quotidienne en Australie et les aventures à tenter (ou pas). G'day ! ;)
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25 septembre 2012

Wallabies vs. All Blacks

Il était une fois une histoire qui commence mal... Très mal.

Non en fait, c'est simple : je suis censée travailler samedi soir, les parents ont un dîner entre amis et je dois garder les enfants. Oui mais voilà, j'apprends dans la semaine que les Wallabies vont jouer contre les All Blacks à Sydney, ce même samedi soir. À Sydney ! C'est-à-dire à une quarantaine de minutes de ma chambre ! Il n'y a pas de doute : c'est une occasion en or, un évènement qui ne se représentera plus jamais, le match rêvé. Je vais pouvoir admirer Sonny Bill Williams en chair et en os, hurler pendant le Haka, acheter un ballon de rugby à l'effegie des Wallabies, faire de superbes photos et...

Je suis con, je ne peux pas y assister puisque je bosse. Raaah fait chier ! Allez ce n'est pas grave. Ça ne doit pas être le seul match entre les deux équipes. Ils en rejoueront forcément un autre bientôt. Hélas, non : quand je regarde sur Internet, il est indiqué que la prochaine rencontre ne se fera pas avant Octobre et à Brisbane, en plus ! Bon. C'est vraiment pourri. Et tout ça à cause d'un dîner entre amis... Je me ronge les ongles pendant dix minutes, puis je décide d'y aller au culot. Dans la vie, on n'a jamais rien sans rien. Allô Françoise ? Pardon de te déranger au boulot, j'avais juste une petite question... Voilà, je sais que je bosse samedi soir, mais j'ai peut-être une chance d'aller voir Australie / Nouvelle-Zélande au stade de Sydney et je me demandais si... on pouvait éventuellement s'arranger ? Hmmm d'accord... Okay.

Ce n'est pas oui, mais ce n'est pas non. La lumière de l'espoir s'est allumée dans mes yeux et je croise tellement fort les doigts que j'en ai les jointures blanches. Le verdict tombe le lendemain matin, lorsque je suis en train de préparer les habituelles lunch boxes : ils ont réussi à décaler leur dîner, je peux assister au match. Youuuuuhouuuuuuuuu AAAAAAAH je vais aller voir les Wallabies et les All Blacks (re) AAAAAAAAH ! Merci c'est trop cooooooooool !

Du coup, un nouveau dilemme se présente : quelles places allons-nous prendre ? Nous hésitons entre les places silver à 89 dollars - mais on se retrouverait derrière les poteaux et ce ne serait pas la meilleure vue du monde - ou alors la section gold, sur le côté du terrain - mais dans ce cas, il faudrait sortir 159 dollars de notre poche. Crucial, n'est-ce pas ? Le fait que la rencontre soit entre deux des plus grandes équipes de rugby nous fait finalement choisir les places gold. Pour une occasion comme celle-là, autant en profiter un max !

La semaine suit tranquillement son cours...

Puis vendredi soir, Johana passe à la maison. Nous avons prévu une soirée petit-déj avec au menu : des tranches de pain grillé tartinées de crème de fromage et de crème de caviar, deux ou trois bols de Coco Pops croustillants et deux bons gros cupcakes au chocolat de la mort qui tue. Nous digérons devant un film et allons nous coucher, impatientes d'être au lendemain.

Quand nous nous réveillons, tadaaaaaaaam : ça y est, c'est le jour J ! Yihaaaaaaa ! Excitées comme des puces, nous déjeunons en débattant sur nos déguisements : je voudrais me dessiner des drapeaux français sur les joues et trouver un tissu bleu-blanc-rouge à secouer pendant le match. Johana me dit que non, j'aurais l'air bête, ce n'est pas la France qui joue ce soir. Elle veut faire moite-moite : une joue aux couleurs des All Blacks et l'autre tahitienne. Je lui rétorque que c'est bête aussi et que personnellement, je suis très fière d'être française (oui je sais, aucun rapport). Le débat sera clos lorsque nous arriverons à la gare de Central : nous n'avons trouvé aucun magasin proposant des kits de peinture ou des perruques pour l'occasion. Too bad...

A bord du train, l'ambiance à l'ovale commence à se faire sentir. Beaucoup de gens arborent les couleurs de l'Australie, comme ce petit garçon et son grand-père qui nous sourient sous leurs casquettes jaunes et vertes. Mais il y en a aussi qui se sont habillés en noir, à l'image de ce grand homme chauve qui porte une écharpe orné du symbole des All Blacks par-dessus sa veste de costard. A la sortie de la gare - arrêt Olympic Park - j'ai le coeur qui palpite...

 

1

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Oh la vaaaaaaache, c'est impressionnant ! La première chose que je vois, c'est le stade : magnifique, illuminé, gigantesque. Ensuite, je remarque qu'il y a du monde partout et des kilomètres de stands de hot dogs, de burgers et de kebabs - ça sent mauvais pour mon régime ! Il n'y a en revanche qu'un seul shop de marchandise officielle et une queue monstrueuse devant (tant pis pour le ballon de rugby des Wallabies ou l'écharpe des All Blacks. Ma patience a des limites)... On n'est même pas encore à l'intérieur du stade que je sens un frisson d'excitation me parcourir l'échine. Ça va être de la pure folie !

 

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Bon, peut-être pas tout de suite : quand nous pénétrons à l'intérieur, le stade est vide. Les seules personnes présentes sont quelques pauvres pékins qui - comme nous - sont arrivés trop tôt. C'est vrai qu'on aurait pu y penser : les portes ouvrent à six heures, certes, mais le match ne commence qu'à huit heures ! Nous avons donc deux heures à tuer devant nous... Nous commençons par quelques photos pour faire bonne figure, puis je me concentre sur mon rice pudding que je meurs d'envie de manger depuis toute à l'heure et qui me satisfait enfin les papilles, avant de descendre fumer une petite cigarette. En remontant, je regarde l'heure : quoi ? Seulement quarante minutes se sont écoulées ?

 

Meli

Meli et Jo

Meli et Jo 2

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Le stade se remplit peu à peu. Je ne saurais dire s'il y a plus de supporters des Wallabies ou des Blacks. Sur la rangée derrière nous, en tout cas, c'est bel et bien Néo-Zéalandais : vient d'arriver une bande de mecs habillés en noir, qui parlent et rigolent tellement fort que j'ai mal aux oreilles avant même le début de la rencontre. Ils ont des verres de bière à la main et Johana me dit : " je sens qu'on va s'en prendre pendant le match "... Meuuuuh non !

Une heure avant le coup d'envoi, quelques distractions sur le terrain nous aident à passer le temps : nous assistons d'abord à des matchs entre des enfants de différents clubs de rugby, puis à une démonstration de danse ainsi qu'à un chant de chorale. Quand - enfin ! - l'échauffement des deux équipes commence. La composition des Blacks défile sur les écrans géants et aux noms de Sonny Bill et Dan Carter, c'est un réflexe, je crie : wooooooaaaaaauuuuhoooouuuu ! Je ne suis pas la seule d'ailleurs, le stade entier les applaudit avec moi ! Quand c'est le tour des joueurs australiens, par contre, je me sens moins enthousiaste... Oui je l'avoue, je n'en connais aucun ! Je frappe poliment des mains mais avec beaucoup moins d'entrain que la plupart des spectateurs, qui sont complètement survoltés.

 

Chorale

( la chorale )

Wallabies

( entraînement des Wallabies )

Wallabies 2

 

Au moment où les joueurs Néo-Zélandais reviennent sur le terrain en courant à la file indienne, c'est la débandade ! Je ne peux pas me retenir : je me lève et hurle avec les autres. Roh mais quelle ambiance, les amis, quelle ambiance ! C'est un truc de dingue, je n'ai jamais vécu ça ! Et dès que les Wallabies débarquent à leur tour, c'est tout simplement une apothéose. Et ça crie, et ça hurle, et ça secoue les drapeaux ! Les bras se lèvent, les sifflements retentissent, c'est tout un stade qui s'anime. Je sais, ça sonne comme un cliché... Mais c'est tellement vrai, je vous juuuuuure !

 

All Blacks

Wallabies 3

 

Sous les cris et les encouragements du public, le drapeau géant de chaque équipe est déplié sur le terrain : c'est le moment d'écouter les hymnes nationaux. Je regrette de n'en connaître aucun. Tout le monde est debout et j'ai l'impression que peu importe la nationalité, les supporters chantent aussi bien Advance Australia Fair que God Defend New Zealand. Mon coeur à moi a envie de chanter La Marseillaise et je me dis que ça doit être vraiment incroyable de voir son propre pays jouer. Alors je décide qu'à mon retour en France, je ferai tout pour assister à un match des Bleus.

 

Drapeaux

 

Les hymnes se terminent sous un tonnerre d'applaudissements. Et si j'avais un doute quant à la suite des évènements, les Néo-Zélandais qui sont derrière nous me l'ôtent en hurlant à pleins poumons : " sorry guys but now fuck youuuu ! Fuck you Wallabies, bwaaaaaaah ! Fuck youuuuuuuu ! Yeaaaaaaaaah boys, fuuuuck them ! " Euh oui... C'est bien le Haka.

Je pensais que je hurlerais jusqu'à la mort, mais c'est tout le contraire : je retiens mon souffle. J'ai mon appareil photo tendu devant moi, les yeux grands ouverts et si j'avais les oreilles d'un chien, elles seraient relevées sur ma tête comme deux gros triangles poilus. On n'entend plus une mouche voler dans le stade. Ce qui est bizarre d'ailleurs, puisque le Haka vient de commencer... Les joueurs sont en position et font leurs gestes maoris, mais pourquoi ne chantent-ils pas en même temps ? Je ne percute qu'au bout de quelques secondes : ils n'ont pas de micros. Oh quelle déception ! Pour le coup, c'est vachement mieux à la télé !

 

Match

 

Le match est lancé et je suis avidement le ballon des yeux. J'avais peur de ne rien suivre car - il faut le dire - je ne suis pas une experte, mais finalement c'est quite easy. Et moi qui gueule après mon frère dès qu'il met du rugby à la maison, je me découvre finalement fan du stade : comment est-ce possible qu'un truc qui semble durer des heures à la télé me passionne autant une fois en direct ?

Durant la première mi-temps, les Aussies se font largement dominés par les Néo-Zélandais. A chaque essai ou pénalité, une musique entraînante ponctue l'action et des explosions de joie suivent. Pour les cinq premiers points des Blacks, je me suis levée avec les autres pour applaudir. Grosse erreur ! En me rasseyant, j'ai failli me casser la gueule. Et bah oui Melissa, ce sont des sièges rabattables, voyons ! Johana, elle, a vu sa prédiction se réaliser : une bonne rasade de bière lui est arrivée dans le dos. Je ne vous parle pas non plus de la pluie de postillons qui m'atterit sur les cheveux de façon trop régulière à mon goût. Et pour cause : les mecs de derrière semblent hors de contrôle... " Come on boys ! Let's DO iiiiiiit ! Yeeeaaah that's my boys ! All Blacks tututum All Blacks tututum All Blacks ! These are luuuuckyyy ! Haaaaaaa ! Come on push ! Come on BOYYYS !! " Et dans ma tête, ça fait un truc du genre : " Oh mais ta gueule, tu vois pas que tu me craches dessus ? " Hmmm les joies du sport !

À la mi-temps, persuadée que celle-ci dure au moins un quart d'heure, je prends bien le temps de fumer deux cigarettes et de bouffer deux gobelets de frites à cinq dollars chacun (je savais que mon régime allait être en danger... Mais damn c'est tellement bon ! Croustillantes et fondantes à la fois, bien chaudes et salées comme je les aime... En un mot : miam). C'est en remontant à ma place que je m'aperçois qu'en vérité, j'ai loupé dix minutes de match. Et mince, comment je pouvais savoir ? A la télé, ça dure au moins vingt minutes !

 

SBW

( l'homme de ma vie )

 

Quelque part pendant la deuxième mi-temps, une holà fait le tour du stade. La première fois, c'est tout simplement monumental ! La deuxième, c'est mortel. La troisième, c'est vraiment d'enfer ! La quatrième, c'est génial ! La cinquième, c'est cool mais bon, on regarde quand le match ? La sixième, c'est fun... La septième, c'est la dernière. Faut pas abuser des bonnes choses ! Surtout que j'en vois certains qui en profitent pour jeter des gobelets vides et des paquets de chips en l'air... Oh les gars, qui va nettoyer après ?

L'issue du match est évidente : la victoire sera pour les Blacks. Beaucoup de supporters australiens quittent le stade avant le coup de sifflet final. La bande de derrière en profite pour en rajouter dans la provocation : " Look at theeeem, look at them ! That's a shaaaaame, man ! They're leaving already ! Shame on you, shaaaame on YOUUUU ! Bwaaaaaah ! "

Moi je réalise que je n'ai pratiquement rien pris du match en photo - shaaaaaame on YOUUUU - et que si le jeu avait duré une heure supplémentaire, ça ne m'aurait pas dérangé du tout - bwaaaaaah ! En fait, je suis tellement surexcitée que je ne veux pas quitter le stade. Je descends jusqu'en bas du terrain pour me rapprocher des joueurs. Et là, je le vois ! Sonny Bill Williams. Mais je... Mais oh ! Où il va ? Il ne... Ah non, merde ! Il ne va pas s'en aller comme ça, quand même !... Vite, poussez-vous ! Il faut que j'arrive près des barrières avant que... Non revieeeeeens ! Trop tard, mon futur mari est déjà hors de portée. Je tente de me consoler en cherchant Dan Carter à la place, mais lui aussi a déserté le stade. C'est quoi cette manie de partir plus vite que leurs ombres ? Ils viennent de gagner, ils pourraient au moins faire le tour du terrain en dansant, ou rester devant le public pour célébrer la victoire, ou se sauter dans les bras et rire comme des fous, ou que sais-je encore ? Tout ce qu'il me reste, c'est l'homme du match, Israel Dagg (en pleine interview donc inaccessible) et quelques joueurs des Wallabies (dont je ne connais ni les noms, ni la popularité).

 

Fin du match

Interview

( Israel Dagg et ses chaussures jaunes fluos )

Wallaby 3

( Kurtley Beale )

Wallaby

( Anthony Faingaa et son frangin )

Wallaby 2

 ( la cinquième roue du carrosse)

 

Je dis la cinquième roue du carrosse, parce que ce que je voulais vraiment - genre vraiment de chez vraiment de tous les " vraiment " du monde - c'était un autographe d'un des Blacks. Mais ce gros nounours à la fibre capillaire très touffue et dont le doux prénom est Tatafu Polota-Nau, est passé juste devant moi et... et il portait le maillot jaune, quand même ! Le maillot des kangourous, le maillot des koalas, le maillot des crocodiles. Le maillot australien, quoi ! Alors j'ai attendu que nos yeux se croisent, j'ai fait mon plus beau sourire qui dit " pardon, je suis une pauvre petite chose toute gênée " et je lui ai tendu un bout de papier qu'il a signé en me demandant d'où je venais. From France ! que j'ai répondu toute fière.

Il m'a fallu une semaine pour me remettre de mes émotions et arrêter de me repasser le film du match. Le soir-même, nous sommes sorties au Scubar, où la rencontre était retransmise à la télévision. Je venais tout juste d'y assister mais pas grave : je l'ai regardée de nouveau. Et rien que de penser que bon sang ! il y a une heure de ça, j'étais dans les gradins, je me suis sentie toute émoustillée. C'est sûr, cet évènement fera partie de mon best-of Australia ! Go All Blacks !!

 

 

 

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Commentaires
B
Merci Lisette, ça me fait plaisir que tu suives mes déboires à l'autre bout de la planète... Tes petites visites à mon appart' me manquent, j'espère que tu vas bien. Gros bisous !!
L
T'en prends plein les mirettes poupette!! Contente de savoir que c'est toujours l'éclate. Vivement que tu rentres pour me raconter tout ça de vive voix. Je pense fort a toi; Gros bisous!!
M
un match de rugby façon "ma loute" ... j'adore !!<br /> <br /> Je ne veux pas te décevoir, mais le premier match de rugby que tu verras en revenant sera un de tes frères ou ton père ...voir même les 2 : ton frère et papa dans la même équipe, ça peut valoir les bleus !! <br /> <br /> Plein de gros bisous ma loute, ta mum qui tm <3
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